« Le perfectionnement de notre maîtrise du tritium est indispensable, ainsi que la révision des normes qui accompagnent son utilisation », explique Christian Grisolia, chercheur à l’Institut de recherche sur la fusion par confinement magnétique du CEA et coordinateur du projet.
Le tritium, qu'est-ce que c'est ?
Le tritium est l'isotope radioactif de l'hydrogène produit par l'homme mais également naturellement présent – à des quantités infinitésimales - dans l'atmosphère. Toutes les centrales produisent du tritium, résidu de l'exploitation des réacteurs. Le tritium est un élément léger capable, dans certaines conditions particulièrement exigeantes, de fusionner avec un autre isotope de l'hydrogène, le deutérium. Ce phénomène de fusion, créateur d'énergie, est l'objet de nombreuses recherches à travers le monde, à l'image du projet international Iter. Le tritium est également produit dans les réacteurs nucléaires électrogènes comme produit de fission.
La gestion du tritium, enjeu important de la filière nucléaire
Transat a pour but de contribuer activement à l'élaboration de nouveaux cadres politiques et règles européennes et internationales pour une exploitation et un traitement plus sûrs du tritium, en collaboration étroite avec les associations de régulateurs nucléaires (WENRA et ENSREG). En effet, comme l'explique Christian Grisolia, chercheur à l'Institut de recherche sur la fusion par confinement magnétique du CEA et coordinateur du projet « Le perfectionnement de notre maîtrise du tritium est indispensable, ainsi que la révision des normes qui accompagnent son utilisation ».
Les défis de la gestion du tritium
Transat propose des actions répondant aux principaux défis liés à la gestion du tritium à savoir :
l'atténuation des rejets de tritium, via l'analyse d'échantillons pour comprendre les mécanismes de libération, migration du tritium dans des matériaux, la modélisation du comportement dans les réacteurs pour améliorer les outils de prévision et enfin l'évaluation des barrières de perméation[1]
l'amélioration de la gestion des déchets, via la mise en place de nouvelles études de concept pour les emballages de confinement des déchets tritiés et par de nouvelles méthodes d'évaluation des stocks de tritium dans les déchets métalliques et les déchets de conservation
le renforcement des connaissances dans le domaine de la radiotoxicité, de la radiobiologie et de la dosimétrie des particules tritiées produites lors du démantèlement et dont les impacts n'ont pas encore été pris en compte.
Pour relever ces différents défis, l'équipe de Transat a tout d'abord répondu à plusieurs questions encore ouvertes sur le cycle du tritium.
[1] Concepts de barrière active et de revêtement
Le tritium sera utilisé dans les expériences de fusion par confinement magnétique, avec en perspective la production d’électricité par cette voie. Le projet Transat vise à mieux caractériser ses propriétés vis-à-vis des matériaux. Ici, vue de l’intérieur de la machine expérimentale West au CEA Cadarache, banc d’essai pour Iter © C.Roux/CEA