Les troubles « dys » vus par l’imagerie cérébrale
La première étape consiste à comprendre comment un enfant ou un adulte lit, parle ou calcule, puis à comparer chez des sujets sains et des personnes dyslexiques ou dyscalculiques, les images des zones cérébrales activées pendant ces tâches et celles des réseaux de fibres nerveuses les reliant. Apprendre à lire consiste à spécialiser une région visuelle pour reconnaître les formes visuelles que sont les lettres et à transmettre rapidement cette information au réseau du langage oral.
Ce circuit ne se met pas en place chez les enfants dyslexiques, le plus souvent du fait de difficultés à percevoir correctement les sons de la parole. Cela se traduit dans les images par des activations moins importantes que chez les normo-lecteurs et par des réseaux de fibres moins efficaces. Il est donc essentiel de stimuler ce circuit. Diversifier le vocabulaire, s’entraîner dans la manipulation du langage oral et renforcer l’écriture, sont autant d’exercices pour permettre aux enfants dyslexiques de progresser dans la lecture. L’écriture joue en effet un rôle important dans l’apprentissage de la lecture, développant le lien entre geste et forme visuelle des lettres. Des méthodes pédagogiques adaptées devraient ainsi permettre à tous les enfants, même dyslexiques, de progresser pour atteindre une lecture fonctionnelle.
Dans les cas de dyscalculie, la recherche se mobilise pour développer des tests de diagnostic précoce et mettre au point de nouveaux outils de rééducation, qui seront évalués expérimentalement.
Que sont « les troubles dys » ?
Les « troubles dys » regroupent les troubles de l’apprentissage, c’est-à-dire :
- les troubles de la lecture (acquisition du langage écrit), ou « dyslexie »
- les troubles de la coordination motrice, ou « dyspraxie »
- les troubles du calcul, ou « dyscalculie »
- les troubles du langage oral, ou « dysphasie »
- les troubles de l’attention.
Quelques actions des chercheurs de NeuroSpin
- Des études publiées en 2016 et 2017 ont porté sur les compétences numériques des enfants dyspraxiques. Les résultats montrent que, malgré une difficulté à évaluer précisément les quantités numériques, les enfants comprennent les concepts qui sous-tendent les mathématiques et peuvent, par exemple, organiser les nombres de façon linéaire.
- Un site de ressources, Cartable fantastique, propose des outils basés sur le croisement de regards de chercheurs en sciences cognitives et d’enseignants pour faciliter la scolarité des enfants dyspraxiques. Ce site a été récemment enrichi d’une banque d’exercices réalisée en partenariat avec le Ministère de l’Education Nationale, les Fantastiques Exercices
- De nombreuses actions de formation et d’information sur les difficultés rencontrées par ces enfants au cours des apprentissages scolaires sont organisées.
Les études menées sur la dyspraxie par les équipes CEA/Inserm de NeuroSpin ont bénéficié d’un soutien de la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM) et de la fondation Bettencourt Schueller pour les aspects liés à la neuroéducation.