Le classement Top25 publié ce mercredi 1er mars 2017 par Reuters/Clarivate évalue l’impact des brevets et des publications scientifiques dans les organismes publics de recherche au plan mondial. Une politique volontariste en matière de propriété intellectuelle associée à la forte capacité d’innovation et à l’excellence scientifique de ses équipes permet au CEA d’être classé n°1 en Europe par Reuters/Clarivate, devant les instituts Fraunhofer et Max Planck (Allemagne) et, au niveau mondial, juste derrière le Département de la santé américain. Le CEA se classe aussi devant d’autres organismes de recherche technologique de réputation mondiale comme le JST (Japon), le Kist (Corée) et les laboratoires américains de Los Alamos et Lawrence Livermore.
Reuters/Clarivate souligne dans son rapport le rôle essentiel des organismes publics pour faire avancer de front la science et la technologie. Les institutions ont ainsi été évaluées sur le nombre d'articles publiés par leurs équipes dans des revues académiques, les taux de citation de ces articles dans des brevets et le nombre d'articles comptant un co-auteur de l'industrie.
De fait, la recherche scientifique fondamentale (en amont du développement technologique) apporte des preuves de concept dont les industriels ne se saisissent qu’après une phase de maturation technologique pouvant durer plusieurs années.
Le classement Top25 Reuters/Clarivate souligne à la fois l’excellence de la recherche scientifique menée par nos équipes, souvent avec des partenaires du monde académique, mais aussi leur audace technologique qui conduit à des développements industriels fructueux. Ainsi, le CEA exprime pleinement sa capacité à transformer des connaissances fondamentales en réalisations concrètes, au bénéfice de la société et de son économie », indique Daniel Verwaerde, administrateur général du CEA.
Avec plus de 4 900 articles dans des revues à comité de lecture et plus de 1300 doctorants et post-doctorants, le CEA conduit des recherches amont en physique, chimie et biologie qui conditionnent sa capacité à développer des technologies pour les domaines de la défense et la sécurité, de l'énergie nucléaire (fission et fusion) et de la recherche technologique pour l'industrie.
Le CEA a conclu des accords de recherche avec 53 universités et écoles du monde entier. Il compte plus de 50 unités de recherche en cotutelle (avec des partenaires académiques comme le CNRS, l’Inserm ou des industriels comme Areva) et plus de 500 partenaires industriels comme Areva, Safran, ST Microelectronics, Renault et Intel ou encore Soitec, pionnier des substrats SOI en microélectronique.
Quatre organismes français champions de l’innovation
Trois autres organismes français se trouvent également dans ce classement Top 25 (le CNRS, l’Inserm, l’Institut Pasteur, respectivement à la 8ème, 9ème et 15ème position).
Les États-Unis et l'Allemagne comptent cinq institutions classées dans le Top 25, la France et le Japon quatre, l'Australie, le Canada, la Chine, Singapour, la Corée du Sud, l'Espagne et le Royaume-Uni en ont une seule. Les institutions européennes sont au nombre de 11, contre 8 en Asie-Pacifique et 6 en Amérique du Nord.
Voir le classement complet.Enfin il est à noter que le CEA figure depuis six ans au classement annuel Reuters/Clarivate des 100 acteurs (publics et privés) les plus innovants (
en savoir plus)
Créé pour développer les applications industrielles de l’énergie nucléaire, le CEA est plus que jamais un instrument public essentiel pour l’innovation technologique en France et en Europe. Cette mission le conduit désormais à développer, en étroite collaboration avec les industriels, des réponses technologiques aux grands défis de notre société : la transition énergétique (vers un mix énergétique décarboné), la transition numérique (semi-conducteurs, internet des objets, systèmes cyberphysiques, Big Data, usine du futur…) et la transition médicale au service de la Santé (dispositifs médicaux avancés).
Cette position de leader mondial illustre la capacité du CEA à conjuguer le potentiel d’innovation très fort de nos propres équipes avec une stratégie de valorisation de la propriété intellectuelle mise au service de la compétitivité industrielle. Nous privilégions la recherche collaborative la plus intégrée possible avec l’industrie, dans le cadre de projets de R&D, de laboratoires communs ou de plateformes ouvertes, en amenant les futurs produits jusqu’au stade du développement industriel », souligne Stéphane Siebert, directeur de CEA Tech, la direction du CEA en charge de la recherche technologique.
Ainsi, le CEA doit sa position dans le Top 25 non seulement au nombre important de demandes de brevets déposées, mais aussi, et surtout, au très fort taux de brevets acceptés comparé au volume déposé. Reuters/Clarivate a comptabilisé, pour la période 2009-2014, 2480 demandes de brevets par le CEA avec un taux de succès de 85,5 % (contre 81,2% l’an dernier).La vitalité de ces recherches se manifeste aussi par la conclusion de nombreux partenariats industriels et d’une dynamique forte de création d’entreprises issues des technologies du CEA. Les recherches menées par ses équipes ont conduit à la création de 132 sociétés technologiques depuis 2000. Une trentaine d’entre elles ont levé plus de 150 M€ au cours des trois dernières années, dont en 2016 on peut citer par exemple Elichen (Micro-capteurs optiques de gaz – 3,0 M€), Diota (Technologie de réalité augmentée - 3 M€) ou encore Aryballe (Détecteur d’odeur – 3,1 M€) qui ont réalisé leur premier tour de table.
Le CEA poursuit une politique très volontariste de valorisation industrielle et économique de sa recherche. Qu’il s’agisse de gestion de sa propriété́ intellectuelle, de collaborations en R&D avec des partenaires industriels ou de création de nouvelles entreprises exploitant ses propres découvertes, l’organisme s’est doté de structures adaptées, souvent uniques dans le monde de la recherche. Ici, sur la plateforme Nanotec 300 au CEA-Leti (CEA Tech, Grenoble) près de 250 personnes conduisent les recherches en microélectronique avancée nécessaires aux futurs substrats et circuits miniaturisés. Ils disposent de 5 000 m2 de salles blanches, comprenant des équipements 300 mm de lithographie, gravure, dépôt, implantation, traitement thermique, nettoyage, polissage … ainsi que les moyens de caractérisation associés. © P.Jayet/CEA